Allure Moyenne – 8 km – pas de dénivelées.
Départ 14:30 Rendez-vous Mairie du IVe métro HOTEL DE VILLE
Randonnée commentée organisée pour les seniors du IVe arrondissement de Paris.
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Le tour de l’enceinte de Philippe Auguste
L’enceinte de Philippe Auguste est un système de fortification urbain construit à Paris, à partir de la fin du XIIe siècle : il est le plus ancien dont on connaisse le tracé avec précision. Très partiellement intégrée dans les constructions ultérieures, cette enceinte a laissé plus de traces de sa présence que les fortifications suivantes, notamment le mur des Fermiers Généraux et l'enceinte de Thiers, remplacés progressivement par les boulevards au XIXe siècle.
L'enceinte est devenue quasiment invisible depuis le xviie siècle ; il reste cependant possible d'en apercevoir certaines portions. En raison de l'absorption du mur par les habitations environnantes (courtines utilisées comme mur d'appui, tours utilisées comme cage d'escalier, etc.), les vestiges sont souvent difficilement repérables. Une grande partie d'entre eux sont situés sur des propriétés privées, non accessibles au public. Vingt portions existantes sont classées aux monuments historiques depuis 1889.
Au cours de son histoire Paris a connu plusieurs enceintes :
- l’enceinte gallo-romaine autour de l’ile de la Cité au IIIe siècle
- l’enceinte médiévale au Xe siècle
- l’enceinte de Philippe Auguste au XIIe siècle
- l’enceinte de Charles V au XIVe siècle sur la rive droite (sur la rive gauche on se borne à adjoindre un fossé extérieur à l’enceinte précédente).
- le mur des Fermiers Généraux édifié par Nicolas Ledoux en 1785 avec les barrières d’octroi (« le mur murant Paris rend Paris murmurant »)
- les « fortifs », barrière défensive construite en 1842 sur l’ordre de Thiers et matérialisée par les boulevards des maréchaux
- le périphérique, sans être une véritable enceinte, constitue une séparation entre Paris et sa banlieue.
C'est en voulant renforcer la défense de la ville de Paris, afin d'en faire le centre politique et religieux du royaume, que Philippe Auguste entreprend de faire construire une grande enceinte entourant la ville au moment où il décide de prendre part à la troisième croisade.
La rive droite fut fortifiée en premier, de 1190 à1209, puis la rive gauche, de 1200 à 1215. Le délai séparant la construction de l'enceinte sur les deux rives de la Seine avait pour origine des raisons stratégiques ; le duché de Normandie étant alors aux mains des Plantagenets (Anglais), l'attaque serait venue plus probablement du nord-ouest. Philippe Auguste décida la construction de la forteresse du Château du Louvre afin de renforcer la défense de la ville face à une attaque remontant la Seine.
La rive gauche étant moins urbanisée et moins exposée fut considérée comme moins prioritaire. L'enceinte de Philippe Auguste englobait un espace de 253 hectares et était d'une longueur de 2 500 m sur la rive gauche et 2 600 m sur la rive droite.
Le rempart mesurait de six à huit mètres de hauteur, voire neuf en comptant le parapet, pour une épaisseur de trois mètres à la base. Composée de deux parois murales de moyen appareil entre lesquelles on avait introduit des pierres et du mortier pour la renforcer, la muraille possédait un chemin de ronde d'environ deux mètres et des créneaux. On y accédait par des échelles adossées au mur ou par les escaliers des portes.
Tous les 60 mètres il était flanqué de 77 tours semi-cylindriques ne débordant pas vers l'intérieur de la ville et intégrées à la courtine (rempart entre deux bastions) : 39 tours sur la rive droite, 38 sur la rive gauche. Elles avaient un diamètre de 6 mètres environ en incluant les murs épais d'un mètre. Leur hauteur atteignait une quinzaine de mètres.
Quatre fortes tours de 25 mètres de haut et 10 mètres de diamètre situées à la jonction de l'enceinte avec la Seine permettaient de contrôler la navigation fluviale. De fortes chaines étaient tirées entre ces tours afin de bloquer tout accès par voie d'eau en cas de troubles ou pendant la nuit.
À l'ouest on trouvait :
- la Tour du coin, rive droite, tout près du Louvre (quai François Mitterrand) ;
- la Tour de Nesle, rive gauche (quai de Conti).
À l'est :
- la Tour Barbeau, rive droite (quai des Célestins) ;
- la Tournelle, rive gauche (quai de la Tournelle).
Lors de l'édification de l'enceinte, 11 portes principales furent aménagées. Quatre autres portes principales, ainsi que de nombreuses poternes vinrent s'ajouter pour faire face à la croissance de la ville.
Les portes principales étaient flanquées de tours. Elles encadraient un passage voûté ou à ciel ouvert couverts de pignons et de herses. La porte ogivale était bloquée par deux vantaux de bois.
Les poternes n'étaient généralement que de simples ouvertures à travers du mur, généralement murées en cas de menace (de même que les portes les moins fréquentées ou difficiles à défendre). Cependant, certaines furent dotées d'un dispositif de défense.
Emplacement de la tour Barbeau (32 quai des Célestins)
Edifiée en 1200 c’était une des quatre tours principales en bordure de Seine.
La Courtine (rue des jardins Saint-Paul)
Ce rempart de 60 m de long et de 8 m de haut est le vestige le plus important de l’enceinte. Il comprend deux tours, dont la tour Montgomery, du nom d’un capitaine de la garde écossaise qui y aurait été enfermé après avoir causé accidentellement la mort du roi Henri II lors d’un tournoi. Cette tour défendait la poterne Saint-Paul.
Emplacement de la porte Baudet (croisement de la rue Saint-Antoine et de la rue de Sévigné)
On appelle aussi cette porte porte Baudoyer ou Saint-Antoine.
Vestiges de tour dans le jardin du 10 rue des Rosiers
Parement du mur d’enceinte (12 rue des Hospitalières Saint-Gervais)
Visible à gauche de l’école
Crédit municipal de Paris (55 rue des Francs-Bourgeois)
Dans la tour se dresse une des tours de l’enceinte, la tour Pierre-Alvart, rehaussée postérieurement à sa construction et recouverte de parements de briques dans sa partie haute.
Le Crédit Municipal de Paris (aussi connu sous les noms de "Mont-de-Piété", "chez ma tante", "le clou"...), est un organisme de prêt sur gages, de microcrédit et un établissement bancaire, qui organise aussi des expositions (exposition « Sneakers, objets de désir jusqu’au 13 janvier 2016).
Le principe du prêt sur gages, institué en Italie au XVe siècle, est qu’on dépose un objet en échange duquel on reçoit en prêt une certaine somme d’argent. Si on n’a pas remboursé le montant du prêt et les intérêts dans un délai d’un an, l’objet est vendu aux enchères.
Le terme français Mont-de-Piété vient de la mauvaise traduction en français de l'italien monte di pietà, “crédit de pitié” », de monte, « valeur, montant », et pietà, « pitié, charité ».
En France, un mont-de-piété est fondé à Avignon en 1610 par la Congrégation de Notre-Dame de Lorette, mais la ville est à cette époque une cité papale depuis 1348, et le restera jusqu'en 1791.
C'est à Paris que le fondateur de La Gazette de France, Théophraste Renaudot, ouvre en 1637 le premier mont-de-piété. Cinq ans plus tard, le roi Louis XIII autorise 58 autres villes du royaume à établir des monts-de-piété.
Un arrêt du Parlement met fin à l’institution en 1644 sous la pression des usuriers qui pratiquent un taux d’intérêt de l’ordre de 120% et s’émeuvent de la concurrence. Le lieutenant général de police propose de rétablir l'institution afin de venir en aide aux pauvres endettés que leur situation économique pourrait amener au vagabondage ou aux larcins. Le roi Louis XVI, conscient de la mendicité provoquée par la ruine de ces endettés, rétablit l’institution en 1777, sur le principe du prêt sur gage à très faible taux d’intérêt, 10 % à l'époque.
En juillet 1805, un décret impérial interdit aux maisons de prêt de Paris de recevoir des dépôts et de pratiquer des prêts sur nantissement (garantie), et ordonne le transfert des dépôts au mont-de-piété situé rue des Blancs-Manteaux.
Au XIXe siècle, le succès du mont-de-piété de Paris est tel qu'il n'apparaît plus seulement comme l'antichambre de la misère. Le propre fils de Louis-Philippe, le prince de Joinville aurait ainsi déposé sa montre pour honorer une dette de jeu. Quelque peu honteux, il avait prétendu l'avoir oubliée chez sa tante. D'où l'expression « ma tante » pour qualifier le mont-de-piété.
Le 24 octobre 1918, un décret transforme les monts-de-piété en caisses de crédit municipal. Le mont-de-piété de Paris devient ainsi le Crédit Municipal de Paris. Le changement de dénomination correspond au développement de ses activités bancaires parallèlement aux prêts sur gages.
Emplacement de la porte du Temple (croisement rue Rambuteau et rue du Temple)
Emplacement de la porte Saint-Martin (rue Saint-Martin) cf. plaque
Emplacement de la porte Saint-Denis (rue Saint-Denis)
La Tour Jean-sans-peur (20 rue Etienne Marcel)
Edifiée en 1409 par le duc de Bourgogne Jean-sans-peur, c’était une tour de défense ajoutée au palais des ducs de Bourgogne dont elle est le dernier vestige. Un musée a été ouvert dans la tour.
La tour comprend un bel escalier à vis inspiré par celui que Charles V avait fait construire au Louvre. Chaque chambre était dotée de latrine qui disposaient d’un conduit dans l’épaisseur du mur qui menaient à une fosse en sous-sol. Ces latrines ont été reconstituées et ce sont les plus anciennes de Paris.
Emplacement de la porte Montmartre (30 rue Montmartre)
Vestige de l’enceinte (13 rue du Louvre)
Emplacement de la porte Saint-Honoré (146-148 rue Saint-Honoré)
Les axes de base des cheminées des immeubles laissent deviner le tracé de la muraille.
Oratoire du Louvre
L’église de l’Oratoire a été inaugurée en 1750 puis transformée en temple protestant en 1811.
La Cour Carrée du Louvre
Le palais médiéval du vieux Louvre occupait le quart Sud-Ouest de la Cour carrée. Remarquer dans la partie droite le marquage spécifique au sol de l’ancien château de Philippe Auguste.
Il fallait particulièrement consolider ce côté de l'enceinte considéré comme le plus exposé, sur le bord de la Seine, face à la Normandie. Le roi a acheté le terrain aux religieux de Saint-Denis-de-la-Châtre et à l'évêque de Paris. Il a fait construire une forteresse constituée d'un donjon de 15 mètres de diamètre, haut de 32 mètres, avec une épaisseur de mur de 4,20 mètres à sa base, entouré d'un fossé circulaire d'environ 10 mètres de largeur et 6 mètres de profondeur. Il est situé au centre d'une enceinte rectangulaire de 72 et 78 mètres de côté, renforcée de dix tours de défense que l'on franchit par deux portes avec pont-levis situés respectivement au sud et à l'est. Deux bâtiments sont accolés au mur d'enceinte, à l'ouest et au sud de la cour centrale. Les travaux sont terminés en 1202 car un document cite la tour du Louvre à cette date comme construite.
La Tour qui fait le coin
En sortant du Louvre, imaginer une grande tour dans l’espace vert de gauche. C’était l’une des quatre tours principales de défense sur la Seine.
Emplacement de la tour de Nesle
La tour de Nesle, aujourd'hui disparue, était une des tours de coin de l'ancienne enceinte de Philippe Auguste. Elle était située à l'emplacement actuel du pavillon ouest de la bibliothèque Mazarine.
Haute de 25 mètres et large de 10, la tour de Nesle possédait deux étages voûtés et deux étages plafonnés, avec au sommet, une plate-forme crénelée à laquelle on accédait par un escalier à vis.
La tour a été au XIVe siècle le lieu de rencontre des trois belles-filles de Philippe le Bel et des amants de deux d'entre elles. Cet épisode est illustré notamment dans la saga historique — et romancée : Les Rois Maudits de Maurice Druon.
À cet épisode historique s'est ajouté, au XVe siècle, une légende selon laquelle une reine de France aurait fait de cette tour un lieu de débauches à l'issue desquelles elle assassinait ses amants et les jetait à la Seine.
Institut
L’Institut rassemble l’Académie française, fondée en 1635, l’Académie des inscriptions et Belles-Lettres, l’Académie des Sciences, l’Académie des Beaux-Arts et l’Académie des sciences morales et politiques. Les anciennes académies siégeaient au Louvre. Celui-ci étant devenu le grand musée que l’on sait, Napoléon décida de donner à l’Institut un nouveau siège, particulièrement prestigieux. Le 20 mai 1805, les membres de l’Institut franchissaient la Seine et s’installaient au Collège des Quatre-Nations, fondé par Mazarin. Le bâtiment abrite aussi la bibliothèque Mazarine.
Le passage Dauphine suit l’ancien tracé de l’enceinte.
(vestiges de l’enceinte au sous-sol du parking)
Emplacement de la porte de Buci (carrefour de Buci)
L’ancienne tour de l’enceinte (derrière le Café Procope)
Plus vieux café de Paris, le restaurant le Procope a été fondé en 1686 par l’italien Francesco Procopio dei Coltelli. Voltaire, Diderot et Rousseau le fréquentaient.
Emplacement de la porte Saint-Michel, Gilbard ou d’Enfer
(Boulevard Saint-Michel)
Emplacement de la porte Saint-Jacques (rue Saint-Jacques)
Emplacement de la porte Bordet, Bordelles ou Saint-Marcel (50 rue Descartes)
Cf. plaque
Vestiges de la muraille (1 rue Clovis)
Edifiée dans le quartier de l’Université, un des quartiers du Paris médiéval avec la Cité (île) et la Ville (rive droite). En 1200 des heurts très violents ont opposé les étudiants du Quartier Latin au Prévôt de Paris (officier royal). Le roi Philippe Auguste est intervenu pour accorder à l’Université de Paris un privilège royal qui en interdit l’entrée à la police.
Une partie du mur d’enceinte (rue J-H Lartigue)
Emplacement de la porte Saint-Victor
(Plaque au n°2 rue des Ecoles, au-dessus de la poste)
Emplacement de la Tournelle (1 quai de la Tournelle)