Paris Nord-Sud
Pont-Marie
Le pont Marie relie l'île Saint-Louis au quai de l'Hôtel-de-Ville. Cet édifice date du XVIIe siècle, ce qui en fait l'un des plus anciens ponts de Paris.
Le pont Marie doit son nom à l'ingénieur-entrepreneur Christophe Marie qui le construisit de 1614 à 1635. Réalisé pour suivre l'urbanisation de l'île Saint-Louis, sa construction s'est étalée sur 20 ans.
Le pont Marie doit son nom à l'ingénieur-entrepreneur Christophe Marie qui le construisit de 1614 à 1635. Réalisé pour suivre l'urbanisation de l'île Saint-Louis, sa construction s'est étalée sur 20 ans.
En 1614, le roi Louis XIIIautorise Christophe Marie, entrepreneur général des ponts de France, à lotir les îles. L'architecte prit le soin de viabiliser l'île en comblant les bras séparant les îlots, entourant la nouvelle île d'un quai, traçant une rue en son centre (la rue Saint-Louis en l’île) et quelques voies vers la Seine. Enfin il fait bâtir un pont de pierre reliant la rive droite et la paroisse Saint-Gervais, qui prendra son nom.
Cinquante maisons sont ensuite construites sur le pont par le charpentier Claude Dublet.
En 1658, la Seine en crue lors du dégel emporte les deux arches sud avec les vingt maisons qui les surmontent. 22 maisons sont détruites et 121 personnes tuées. En 1660, un pont de bois rétablit la circulation.
En 1658, la Seine en crue lors du dégel emporte les deux arches sud avec les vingt maisons qui les surmontent. 22 maisons sont détruites et 121 personnes tuées. En 1660, un pont de bois rétablit la circulation.
La reconstruction en pierre ne commence qu'en 1677 après l'intervention de Colbert.
En 1769, toute construction de maison sur les ponts est interdite.
En 1769, toute construction de maison sur les ponts est interdite.
Notre-Dame de Paris
La cathédrale Notre-Dame de Paris a été construite à partir de 1163, date de la pose de la première pierre par le pape Alexandre III. Elle succède à des sanctuaires plus anciens : temple gallo-romain, basilique chrétienne et église romane. La construction s’étant étendue sur deux siècles, le style n’est pas uniforme : elle possède ainsi des caractères du gothique primitif (voûtes sexpartites de la nef) et du gothique rayonnant. Elle était lors de son achèvement l'une des plus grandes cathédrales d’occident.
Après la tourmente révolutionnaire, la cathédrale a subi de 1844 à 1864 une restauration importante et parfois controversée dirigée par l’architecte Viollet-le-Duc, qui y a incorporé des éléments et des motifs que le monument n’avait jamais possédés.
Les deux tours de la façade occidentale ne sont pas exactement jumelles. La tour nord (gauche) est légèrement plus large que la tour sud, ce qui se remarque facilement en observant l’ensemble depuis le centre du parvis. Les tours de la cathédrale, hautes de 69 m, sont accessibles au public et offrent une vue imprenable sur Paris.
La façade met en valeur le cercle du vitrail de la rosace inscrit au centre d’un carré de plus de 40 mètres de côté.
Juste au niveau surplombant les trois portails, on observe la galerie des Rois de Juda (et non pas des rois de France). Ces reconstitutions sont l’œuvre de Viollet-le-Duc (il s’y est d’ailleurs lui-même représenté) et les fragments originaux peuvent être observés au musée national du Moyen Âge à l’hôtel de Cluny à Paris.
Le portail du Jugement Dernier est le portail principal de la cathédrale. Sur le linteau inférieur, on peut voir les morts sortir de leurs tombes. Ils sont réveillés par deux anges qui, de chaque côté, sonnent de la trompette. Parmi ces personnages, on peut voir un pape, un roi, des femmes, des guerriers. Au-dessus, l’archange saint Michel utilise une balance pour peser les péchés et les vertus. Deux démons essayent de faire pencher l’un des plateaux de leur côté. Les élus sont à gauche, tandis qu’à droite les damnés enchaînés sont menés en enfer, poussés par d’autres démons. Sur le tympan supérieur, le Christ préside le tribunal. Deux anges, debout, à droite et à gauche, tiennent les instruments de la Passion. De chaque côté, la Vierge Marie et saint Jean sont placés à genoux et implorent la miséricorde du Christ.
Le portail de la Vierge, à gauche, est un peu plus ancien que celui du jugement dernier, il date de 1210. Le portail de droite est dédié à Sainte-Anne, la mère de la Vierge. Il a été installé vers 1200, avant les deux autres portails.
Eglise Saint-Julien le Pauvre
Saint-Julien-le-Pauvre est considérée comme la plus ancienne église de Paris. Au VIe siècle se dresse à cet endroit l'église d'un hospice qui accueille pèlerins et voyageurs. Au IXe siècle les Normands vandalisent les bâtiments qui sont cédés, vers 1120, aux moines clunisiens de l'abbaye de Longpont. L'église est vouée à saint Julien l'Hospitalier dit le Pauvre. Enfin, vers 1170, les moines reconstruisent une nouvelle église. La façade gothique de l’église a disparu, mais elle reste néanmoins un bel exemple de la transition entre l’art roman et l’art gothique.
Au XIIIe siècle, après la création de l'Université de Paris toute proche, l'église Saint-Julien-le-Pauvre devient le lieu de réunion et de réflexion à la mode. Dante et Thomas d'Aquin ont dû la fréquenter.
Quand l'Université part sur la montagne Sainte-Geneviève, l'église tombe peu à peu en désuétude. Elle est cédée à l'Hôtel-Dieu en 1655 pour faire office de chapelle. La Révolution la transforme en magasin à sel. Elle n'est rendue au culte qu'en 1826 pour être restaurée quelques années après. En 1889, elle est dédiée au culte grec melkite catholique, qui dépend du patriarche d'Antioche.
Dans le square Viviani se trouve le plus vieil arbre de Paris, un robinier planté en 1601 dont les plants furent rapportés par Jean Robin (1550-1629), directeur du jardin des Apothicaires. Son fils planta un rejet du robinier au Jardin des Plantes quelques années plus tard.
Eglise Saint-Séverin
Le point de départ est la présence d'un ermite nommé Séverin qui se serait établi là au VIe siècle (non loin d'un oratoire dédié à saint Martin). A sa mort, une chapelle est érigée, qui lui est consacrée. Les Normands la détruisent au IXe siècle. Elle est reconstruite à la fin du XIe en style roman. Après la guerre de Cent Ans, l'archiprêtre de Saint-Séverin, Guillaume d'Estouteville, fait entreprendre des modifications majeures. Les travaux s'étalent de 1450 jusque vers 1470. L'église acquiert sa forme actuelle à cinq nefs. Entre 1489 et 1495, le reste de l'édifice est achevé : le chœur, le double déambulatoire et les chapelles rayonnantes. C'est de cette époque aussi que date la célèbre colonne torse.
L'église Saint-Séverin est un joyau de l'architecture de style gothique flamboyant du XVe siècle. La Révolution ne l'endommage pas. Si Saint-Julien, toute proche, devient magasin à sel, Saint-Séverin devient dépôt de poudre, puis entrepôt de fourrage et de cloches. L'église est rendue au culte en 1803.
Eglise Saint-Etienne du Mont
Construite au XVIe siècle, l’église Saint-Étienne se caractérise par une architecture particulière, entre le gothique flamboyant et la Renaissance influencée par l’Antiquité. Sa structure générale est celle d’une église basilicale longue de 69 mètres et large de 25,5 mètres : le transept n’est pas saillant à l’extérieur, les bas-côtés sont très hauts.
C’est ici que se trouve le dernier jubé de Paris, une tribune servant à séparer le chœur de la nef. L’église est également connue pour son axe courbe remarquable, de la nef au transept.
Panthéon
Gravement malade, le roi Louis XV avait fait le vœu, s’il se rétablissait de dédier une nouvelle église à Sainte Geneviève. Prévu à l’origine pour abriter les reliques de la sainte, le Panthéon, construit par Soufflot à partir de 1764, reprend le modèle du Panthéon de Rome.
En 1791 l’Assemblée Constituante décida de transformer l’église Sainte-Geneviève en temple civique destiné à accueillir les cendres ou les dépouilles des grands hommes de la patrie. Mirabeau a été la première personnalité inhumée au Panthéon, Voltaire et Rousseau y furent transférés ensuite, bien après leur mort. En 1885 le cercueil de Victor Hugo, suivi d’un cortège de 2 millions de personnes, a été exposé sous l’Arc de Triomphe puis porté au Panthéon. Les cendres d’Emile Zola ont été transférées au Panthéon en 1908, puis la dépouille de Jean Jaurès en 1924, dix ans après sa mort.
Le 21 mai 1981, le président Mitterrand, nouvellement élu, se rendit au Panthéon pour s’incliner sur les tombes de Jean Jaurès, de Jean Moulin et de Victor Schœlcher. En 1995 on transféra au Panthéon les dépouilles de Pierre et Marie Curie. Les cendres d’André Malraux furent transférées au Panthéon en 1996, vingt ans après sa mort. Le 27 mai 2015 on y transféra les dépouilles de résistants, dont deux femmes : Geneviève de Gaulle, Germaine Thillon, Pierre Brossolette et Jean Zay.
Le Panthéon est actuellement en cours de rénovation.
Eglise Saint-Médard
L'église Saint Médard dont l'entrée est située rue Mouffetard se dresse au XIIe siècle à l'emplacement d'un oratoire édifié par les Mérovingiens. Elle est administrée jusqu'au XIIIe siècle par l'abbaye de Sainte-Geneviève et elle est remaniée à maintes reprises les siècles suivants.
En 1622 sont édifiés les chapelles du chœur et le déambulatoire. En 1784 elle est restaurée et agrandie par l'architecte Louis-François Petit-Radella. La grande chapelle de la Vierge, construite à cette époque, recouvre alors le cimetière accolé à la chapelle absidiale en 1691. En 1793, la Terreur entraîne sa fermeture et elle ne retrouve son activité religieuse qu'en 1801.
Manufacture des Gobelins
Les Gobelins étaient une famille champenoise originaire de Reims, qui, au XV° siècle, avait établi dans le faubourg Saint Marceau, à Paris, une entreprise de teinture ; Gilles Gobelin s'enrichit dans cette industrie et acquit de grandes propriétés sur les bords de la Bièvre, qu'on appela de son nom "rivière des Gobelins». Henri IV y installa deux tapissiers flamands en 1601. Mais c'est surtout Louis XIV qui donna une impulsion considérable en créant en 1667 la manufacture royale des Meubles de la Couronne. Colbert y centralisa divers ateliers de tapisserie dispersés dans Paris, ajouta des ateliers d'ébénisterie, d'orfèvrerie….
Au 18 è siècle, le nom des Gobelins était connu dans les cours de l'Europe entière. Le 19 è siècle vit une partie des bâtiments incendiés par la Commune en 1871.
La manufacture continue aujourd'hui à produire des tapisseries pour le "Mobilier national", faisant travailler des artistes contemporains. Mais comme autrefois, un ouvrier travaillant sur un métier vertical de "haute lice" fabrique 1 m 2 de tapisserie en un an.
La manufacture continue aujourd'hui à produire des tapisseries pour le "Mobilier national", faisant travailler des artistes contemporains. Mais comme autrefois, un ouvrier travaillant sur un métier vertical de "haute lice" fabrique 1 m 2 de tapisserie en un an.
Butte aux Cailles
À l'origine, c'est une colline recouverte de prairies et de bois, surmontée de plusieurs moulins à vent et surplombant la Bièvre de 62 mètres. La Butte-aux-Cailles tire son nom de Pierre Caille, qui en fait l'acquisition en 1543.C’est seulement en 1860 que la butte a rejoint le territoire de Paris. Elle appartenait avant à la commune de Gentilly.
La Butte aux Cailles est l’un des rares quartiers du 13e arrondissement et de Paris à avoir gardé son côté pittoresque et sa physionomie de petit village.
Ailleurs, les anciens quartiers de la place d’Italie ou Tolbiac ont laissé place à de grands ensembles de tours, sur un ancien tissu industriel (Grands Moulins de Paris, usine Panhard et Levassor, usine Sudac, sucrerie Say, etc). Les petites rues pavées de la Butte aux Cailles sont bordées de bars, de restaurants, ou de maisonnettes aux cours arborées et aux portes colorées.
La piscine de la Butte aux Cailles, avec sa façade en briques rouges de style Art nouveau, est classée monument historique. La découverte, en 1866, d'une nappe d'eau chaude souterraine dans ce secteur fut à l'origine de la construction d'un établissement de bains-douches en 1908. En 1921, l'architecte Louis Bonnier déposa un projet de construction de la piscine actuelle. A l'époque, il n'y avait que trois piscines publiques et deux privées dans tout Paris. Les travaux de la piscine de la Butte aux Cailles commencent en 1922 et s'achèvent en 1924, date d'ouverture au public de la piscine. Aujourd'hui, l'eau du puits artésien (duquel l'eau jaillit sous la pression de la nappe) est encore exploitée grâce à un système de pompage.
Pour la première fois, une piscine est associée à des bains-douches dans un même bâtiment, symbole de la distinction qui s'opère désormais entre natation et hygiène. L'architecte Louis Bonnier a conçu la piscine selon des critères nouveaux d'exigences sanitaires. Ainsi, cabines et bassins sont séparés, et les nageurs passent par les douches et un pédiluve avant d’accéder au bassin.
La fontaine d’eau ferrugineuse de la Place Verlaine est souvent entourée de personnes venues y remplir des bidons entiers de son eau naturellement riche en fer et en fluor.
Parc Montsouris
Avant d'être un parc, la plaine Montsouris était occupée par les carrières de Montrouge. Une partie de celles-ci a été utilisée pour recevoir les ossements des nombreux cimetières réformés par les grands travaux parisiens. Une nécropole, les « catacombes » rassemble de ce fait près de 6 millions d'âmes. Ce passé avait laissé des traces, et les concepteurs durent faire face à un sous-sol labyrinthique et à la présence de deux voies ferrées. La guerre de 1870 avec la Prusse compliqua la situation. Le parc fut achevé malgré tout en 1878.
Créé sous l'impulsion de Napoléon III, le projet fut confié au baron Haussmann. L'empereur voulait alors doter d'un espace vert chacun des points cardinaux de Paris, ce qui fut réalisé, mais après la chute du second Empire. C'est à l'ingénieur Alphand que fut confié ce vaste projet qui donna naissance à un jardin à l'anglaise de 15 hectares et de 1,5 km de circonférence. Le parc garde encore aujourd'hui les marques de son passé par ses forts dénivelés.
En créant le parc Montsouris, Napoléon III voulait s'inspirer des parcs londoniens. Les espaces verts y jouaient un rôle d'importance ; ils étaient considérés comme des lieux de rencontre où se mêlaient toutes les classes sociales, une vision très moderne qui prévaut encore et plus que jamais aujourd'hui. Le second Empire connut ainsi une vague de création de grands parcs, dont le parc Montsouris, mais aussi le parc des Buttes-Chaumont et le jardin des Serres d’Auteuil, qui en sont les exemples les plus réussis.
Cette vague s'inscrivait dans le programme ambitieux des grands travaux d'embellissement et d'assainissement du baron Haussmann, Préfet de la Seine. Il modifiera profondément la physionomie de la capitale. Pour la première fois, un service des Promenades et des Plantations, l'ancêtre de l'actuelle direction des Espaces verts et de l'environnement, fut créé, en 1854, sous la responsabilité de l'ingénieur Jean-Charles Alphand. Ce polytechnicien de 37 ans est également chargé de l'aménagement des bois de Boulogne et de Vincennes. Ces travaux avaient pour but de rehausser le prestige impérial, mais aussi de détruire des quartiers insalubres de Paris qui constituaient les principaux foyers révolutionnaires de la capitale.
Le nom de Montsouris, serait issu de " Moque Souris ". Il évoque des temps anciens, où les moulins de la Bièvre périclitaient et où les lieux n'étaient plus habités que par des rongeurs. Le parc Montsouris est le lieu de détente favori des étudiants de la Cité Universitaire voisine, qui profitent dès les beaux jours des larges pelouses accessibles au public.et des 1 400 arbres, souvent centenaires. Le parc suit un tracé trapézoïdal composé de trois vastes pelouses plantées de bosquets et séparées entre elles par trois ponts. Les anciennes voies ferrées sont dissimulées dans des ravins entourés d'arbres. Le parc abrite aussi un observatoire météorologique (1947).